voile et décroissance...

guy a écrit:
Si mes préférences vont vers la simplification des moyens de navigation, et de vie tout court, j'ai eu la chance de partager la vie de nomades marins pendant quelque temps. Qui n'étaient pas tous, et loin de là, des "pouraveux" ! On y trouve de tout...

Mais si je peux témoigner de cette modeste expérience, c'est que justement pratiquement TOUS les copains que j'ai actuellement sont des navigos de rencontre, avec lesquels je suis resté en rapport.

Vénézuela, Grèce, Italie, Sardaigne, Espagne.. Chacun sa route, chacun son chemin. Certains sont redevenus terriens (dont moi-même...), mais
la période "flottante" a tissé des liens de camaraderie, parfois d'amitié.

Effectivement, tout dépend de ce que l'on entend par voile pourave. Mais, quand Grassineau l'érige en idéologie politique, c'est franchement prétentieux et peu sincère.

Alors, individualisme ou pas ?
La mode est au réseaux sociaux et autres forums (fori ?), l'internet rapproche les gens.
Peut-être, mais quel est la valeur de ces liens.
Les réseaux sociaux servent essentiellement à remplir un carnet d'adresses (les relations, ça peut servir...), et les rencontres de forum ne valent rarement plus que les rencontres furtives faites lors de voyages sur l'eau ou sur les routes (à l'époque ou le stop existait).
A mon sens, les liens n'existent entre les individus qu'à partir du moment ou ils ont au moins un morceau de vie à partager.

heureusement, l'amitié n'a pas besoin de cela pour exister

à l'évidence, il est de plus en plus dur de partager des morceaux de vie!

Egoïsme, fainéantise, jalousie.....les raisons sont vraiment nombreuses

Ré si dive a écrit:A mon sens, les liens n'existent entre les individus qu'à partir du moment ou ils ont au moins un morceau de vie à partager.

et dans les exemples que je me suis permis de citer (mon cas personnel) il s'est toujours agi d'actions communes et d'une fréquentation sur un assez long terme.

Et pour en revenir aux rencontres "flottantes", il est bien évident que la personnalité des individus joue un rôle, tout comme à terre d'ailleurs. Et si l'on se sent des affinités avec certains, il en est d'autres que l'on déborde soigneusement à la gaffe ! (il d'ailleurs rare que l'on trinque ensemble ...)

le nautisme, à voile ou à moteur, est pour la plupart d'entre nous un loisir, chacun y dépensant ce qu'il peut. La décroissance serait de ne plus avoir de bateau.

si on habite dessus

Bon. Mais l'anarchiste marin, c'est aussi du concret. J'irais même plus loin, l'anarchisme marin a accompagné le développement de la navigation. Et l'anarchisme, le vrai, pas celui des puritains gauchistes comme Joseph Proudhon, est né sur les mers, loin de la hiérarchie et des Etats sédentaires.

çà t' turlupine comme qui dirait....
Mais dis pas de mal de Proudhon, Pierre, je vais encore me croire obligé de te faire la leçon sur l'histoire, le contexte et tout çà......
Moi je le trouve sympatique le site de la voile pourave, utopique, bordelique mais plein de reflexions sur la vie , la liberté, la consommation.....je suis maintenant un peu mou du genou pour y adhérer complètement, mais j'aime bien....comme dit Clarivoile c'est juvénile....
Vive les jeunes ! le monde leur appartient ...

clarivoile a écrit:à l'évidence, il est de plus en plus dur de partager des morceaux de vie!

Egoïsme, fainéantise, jalousie.....les raisons sont vraiment nombreuses

Oui et non...

Non, parce que je constate qu'à travers H&O et BDBDM, j'ai pu faire de vraies rencontres (y compris avec des gens que je n'ai jamais vus.

Oui, hélas, je suis convaincu que l'individualisme gangrène nos sociétés.

pierre a écrit:si on habite dessus :sif:

oui sans doute, c'est pourquoi j'avais écrit "pour la plupart", ceux dont c'est un loisir, ce qui relève davantage du superflu que du nécessaire ; pour les autres il s'agit de l'exercice de leur droit de vivre comme ils l'entendent, je me vois mal les inviter à aller élever des chèvres au motif que ce serait plus écolo qu'un bateau (vu son coût écologique de construction et de démentèlement).

au sujet de ceux qui choisissent ce mode de vie... petites réflexions personnelles... ne tirez pas sur le pianiste...


"les nomades marins



Ils portent en eux la sagesse de leur folie, celle de vouloir échapper à un monde dans lequel ils ne se reconnaissent pas...


"A mi no me gusta los gitanos del mar..." (je n'aime pas les gitans de la mer). Le gros mécano espagnol que j'avais en face de moi a employé ce terme pour la première fois, et j'ai pensé que cela était assez juste.

Du moment que j'avais de quoi payer sa réparation, je l'aurais quand même dispensé de ses réflexions !

Les gitans de la mer... Les nomades marins.

En mer, tout comme à terre d'ailleurs, il existe deux catégories : les sédentaires et les nomades. Peut-être ce deuxième type remonte-t-il du fond des âge, quand avant de se fixer en un endroit, les hommes se déplaçaient en permanence…

De nos jours, le besoin d'une vie permanente en bateau, et le désir de voyage maritime recouvre une réalité à plusieurs visages :

En fond commun à tous, on peut retrouver l'amour des voyages, de la découverte, et surtout de la mer (car d'autres moyens de voyager existent)

Pour certains, ce sera l'aboutissement et la réalisation d'un vieux rêve, enfin accessible après une vie de labeur.

Pour d'autres, ce sera aussi et surtout ce que j'appelle la "fuite positive", l'envie de quitter une forme de vie qui ne les satisfait pas ou plus, pour retrouver des valeurs que la société n'est pas en mesure de leur apporter.

Les motivations de celui qui part peuvent être donc diverses, et les raisons se combiner.

Mais il existe peut-être une cause cachée, plus profondément enfouie au coeur de l'homme...

Celle de se perdre dans l'immensité, de replonger dans l'enfance, de rebaigner dans le liquide amniotique de la mer-mère ? Tant aimée, tant haïe, caressante ou belle garce…

Une fois partis, les nomades se retrouvent souvent aux mêmes endroits. Ce qui est normal, puisque "qui se ressemble s'assemble". C'est une communauté flottante qui se fait et se défait au gré des routes, qui convergent ou divergent.

C'est là d'ailleurs un des charmes de cette vie : que serait le désert sans les Touaregs ? Que seraient les paysages sans présence humaine ?

Approche d'autres cultures, découverte d'autres types de sociétés, tout en restant dans le monde marin, celui qui est devenu le leur.

Ce monde marin si riche et si divers, fait d'alternance entre traversées de solitude et de chaleur humaine retrouvée.

Parmi ceux que la mer appelle, il y aura les élus qui continueront le voyage, d'autres qui s'arrêteront pour différentes raisons : financières, familiales, ou plus simplement parce que ce n'était pas vraiment leur route…

Certains connaîtront cette vie pour quelques mois, ou quelques années… quelques uns l'adopteront définitivement.

Et comme disait le philosophe, "il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer..."

Cet après midi j'ai écouté une émission de francecul sur les roms, c'est fou comme on peut ressentir le rêve qui les habite lorsque celui-ci est expliqué par un vieux rom cultivé. Son grand père était rom de Russie sa Grand mère de Pologne je crois ; son père était né en tchéco et sa mère en Roumanie, lui même vivait en France mais était né à Barcelone...les frontières, les pays n'étaient pas une réalité pour lui.....

mais de la lecture...encore...
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extrait


le partage des richesses. « Quelle échelle de revenus ? La même que pour les salaires. Pas de revenus plus de 20 fois supérieurs à celui du niveau médian, celui en dessous duquel vit la moitié des français. Inutile de hurler à la mort ! Cela situerait le plafond autour de 350000 euros annuels de revenus. 30000 euros par mois ! ». Mélenchon dit 20, il se trouve qu’à l’époque de Mitterrand (de mémoire), au moment où tout ceci a commencé à déraper, l’écart des salaires était de 1 à 8, et personne alors n’y trouvait à redire.

Etc,…

en mal de vie pourave, un petit voyage sur un continent plus sud est conseillé. Vivre de rien veut vraiment dire quelque chose dans certains pays du monde. Encore faut il faire le vrai pas du voyage

clarivoile a écrit:en mal de vie pourave, un petit voyage sur un continent plus sud est conseillé. Vivre de rien veut vraiment dire quelque chose dans certains pays du monde. Encore faut il faire le vrai pas du voyage

continent l achat gagnant!!!

ouais mais a un certain age faut une pharmacie pour se deplacer !

15$ par mois, revenu moyen .....

?????????????????????????????
qui? quoi de medoc?

c'est deja dur pour certains de se debrouiller sur notre continent ,pourquoi les envoyer ailleurs ?le blog parle de voile pourave ,mais en europe ! et meme en france !!moi ça me choque pas la voile pourave ,il faut de tout pour faire un monde !

Trop négatif à mon goût.
Il ne s'agit pas de décroitre mais de vivre autrement.
Il est des domaines porteurs qui feraient mieux de connaitre une croissance,
le plus important étant l'écologie.

Il est clair que certains domaines sont le séjour d'une consommation inutile.
Je vois un tas de gens acheter des GPS pour leurs bagnoles alors qu'il se contente pour 98%,
de trajets journaliers parfaitement balisés dans leur tête.
Une bonne carte papier dans le rangement/portière suffirait très largement à régler les rares moments,
où l'on sait plus se situer.

La véritable décroissance, c'est celle qui va à l'essentiel en réduisant les besoins. Dans des temps d'inflation de technologie, c'est une démarche qui est intéressante.

J'ai ainsi connu un marin pour qui le sacro-saint GPS n'avait vraiment rien d'indispensable, et il savait fort bien s'en passer... il est vrai qu'il était "old school", ceci expliquant sans doute cela ; s'il me lit il se reconnaîtra peut-être...

[Un mot au sujet de la technologie envahissante à bord de nos bateaux. De plus en plus, les différents équipements - essentiellement de "confort" - sont fortement énergivores. (Et susceptibles de tomber en panne ... ). Pour compenser cette dépense, on installe des producteurs d'énergie, eux-mêmes à la merci de défaillances !

Mon avis tout personnel, c'est que je préfère naviguer "à minima" sur le plan équipement et profiter du bon air et des escales, plutôt que passer mon temps à me prendre la tête dans les notices de trucs et bidules. Mais j'ai connu dernièrement un gars qui m'a avoué que lui, quand il n'y a rien à réparer, il s'ennuie !!! Comme quoi tous les goûts sont dans la nature... ]



Mais il y a aussi une autre forme de décroissance. C'est celle qui découle d'un fort besoin de voyage allié avec une réduction des besoins. J'en ai connu plusieurs dans ce cas. Un seul exemple assez récent de "décroissance" totale :

un navigo rencontré vers Gibraltar. Il avait plusieurs années auparavant fait le tour de Méditerranée avec un bateau acier de 12 m. Travaillait dans le domaine de l'art (galériste). S'était retrouvé une gentille copine. Futur beau-papa leur achetait une galerie dans le Lubéron. Un avenir radieux s'ouvrait devant lui...

Il a préféré "décroisser..." dans tous les sens du terme ! Il s'apprêtait à descendre sur les Canaries à bord d'un Etap 22. Il fuyait la copine, la galerie, le Lubéron et le bel avenir tout tracé. Il aimait la mer et le voyage. Le pire c'est qu'il avait l'air d'être heureux !

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Quand j'ai connu Gérard, il traînait ses godasses sur les quais de Palma. Gérard mangeait beaucoup de fèves. C'était pas gras tous les jours. Il venait de France à bord d'un bateau en bois de 9 m, sans moteur... Il vivait en confectionnant de petites chaussures ornementales en cuir, qu'il vendait à des magasins.

Je l'ai revu un an après. Il avait hiverné dans le sud de l'Espagne. Sans moyens, il s'était trouvé une place chez un réparateur de bateau, car son véritable métier était... diésèliste ! Il parlait bien espagnol (suite à un grand trip en stop en amérique du Sud). Tellement content de lui que son patron lui proposait une forme d'association à la fin de l'hiver.

Gérard s'est sauvé en courant ! "hisse le grand foc"... ("tu comprends, j'ai quitté les mains dans la graisse, et la société, c'est pas pour m'y replonger...") Il "décroissait" socialement et volontairement ...

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Je ne cite pas ces exemples (et j'en ai d'autres sous le coude..) comme des modèles à suivre. Chacun sa route, ses désirs, ses envies, ses moyens..
Mais juste pour montrer combien l'envie de départ et de voyage, même pas très lointain, peut motiver certains individus.

Désolé de re-citer encore l'avant-propos d'"Eloge de la fuite", du Pr Laborit. Mais les mots me semblent tellement justes ..

"Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l'arrière avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage.
Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l'horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu'ignoreront toujours ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime..."

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pas de problème, et pas trop cher

c'est à deux pas du village

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faut juste faire attention sur la route

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où est-donc l'équipement de sécurité obligatoire sur ton prochain ?

le pavillon local devrait me simplifier les choses

clarivoile a écrit:le pavillon local devrait me simplifier les choses

Si j'en juge par la photo du village, le pavillon local, c'est une case.
N'est-il pas ?

La croissance ne fait pas l’emploi quand la productivité augmente plus vite que le PIB. En fait, à population active identique, c’est l’augmentation de la productivité du travail qui fait la croissance. Mais il ne s’agit que d’une productivité apparente car les travailleurs sont accompagnés d’un capital technique (machines…) et de l’utilisation du capital naturel (énergie, eau, matière premières…). Le PIB comme la productivité du travail ne considèrent pas l’épuisement ou la détérioration du capital naturel. Comme l’activité humaine a dépassé les capacités de la planète, nous sommes en décroissance et le PIB comme la productivité sont incapables de nous l’indiquer. Les économistes orthodoxes inventent alors l’idée de substituabilité, le capital et le travail technique pourraient compenser les pertes de capital naturel. C’est une complète illusion. C’est notre énergie physique qui remplacera l’énergie fossile et créera des emplois… si nous sommes raisonnables !

pierre a écrit:La croissance ne fait pas l’emploi quand la productivité augmente plus vite que le PIB... ...C’est notre énergie physique qui remplacera l’énergie fossile et créera des emplois… si nous sommes raisonnables !

l energie physique ? oui vas y ! tout le monde n est pas sur le meme pied d egalité , d ici qu on euthanasie les moins performant avec la mentalité des gens d aujourd hui!!!!!!
j ai peur !
a moins de mettre en bourse monpotentiel physique!!!