OpenCPN en navigation

Plutôt qu’un tutorial incomplet et probablement faux sur les fonctionnalités d’OpenCPN, je vous livre un cas d’utilisation du logiciel. Je n’aborde pas la création de cartes, car il a été bien expliqué sur un fil chez nos voisins (ici pour ceux qui s’y lanceraient) et qui ne concerne que les possesseurs de systèmes Windows. Il existe bien un atelier de cartographie sur Mac (bien fait du reste), mais j’ignore comment on transforme les fichiers crées en .kap reconnaissable dans OpenCPN (Clarivoile si tu as des détails sur cette plateforme…).

Voici donc une explication qui part de l’installation de cartes jusqu’à l’utilisation en navigation

Avant de tout envoyer paître, je détaille le matériel requis :
- Un ordinateur (XP, W7, Mac, Linux,…)
- Un gps « mouse ». A lire les forums, la plupart des problèmes rencontrés, viennent de là. Les récents ordinateurs type laptop, sont uniquement USB. Nombre de GPS portables fonctionnent avec une interface série du mésolithique (cause NMEA). La moulinette port série-usb aller/retour, est un casse-tête. De quoi mettre tout par-dessus bord, ce qu’ont fait certains. Il faut cependant faire avec. C’est pourquoi les petits gps-usb sont des solutions simples : leurs pilotes ont été écrits pour toutes les plateformes actuelles. Leur prix modiques (une quarantaine d’euros) et leurs rapidité de capture (-1s) sont des avantages supplémentaires. Les acheter chez les voleurs ships est inutile. Les sites d’enchères ou du petit coin sont très efficaces.
- Perso, c’est celui-ci (toutes plateformes) :
- Une souris laser à molette (facultatif mais nécessaire pour moi).

Quand on lance le logiciel, il ne se passe rien tant que les cartes ne sont pas chargées. La barre d’outils est composée à l’origine de 15 outils et d’un indicateur en haut à droite qui indique la qualité de réception. Dans l’illustration, 2 outils supplémentaires sont affichés (voir plus loin).


Dans l’ordre, de gauche à droite :

• Les 2 premiers sont là surtout pour les systèmes qui ne possèdent pas de molette sur la souris. Les 2 suivantes servent à faire défiler la vue écran.
  Le 5e concerne la création de route.
  Le 6e permet de centrer la vue sur le bateau (en navigation).
  Le 7e correspond aux Préférences du logiciel.
  La 8e ne concerne que les cartes ENC non cryptés. Si vous naviguez en France, on oublie.
  La 9e et la 10e concernent Courants et Marées. Expérimental.
  La 11e est facultative, car on choisi de la voir apparaitre dans l’outil «Préférence »
  La 12e ouvre le Gestionnaire des routes. Longtemps buggé, il est opérationnel dans la version actuelle (linux ?)
  La 13e représente un coucher de soleil sur l’Adriatique
  La 14e inscrit un waypoint sur la carte à l’endroit ou se trouve le bateau.
  La 15e ouvre les 15 tomes des Thibault en vieux français.
  La 16e est un plugin écrit par Han Tiers, et découvre un tableau de bord assez moche mais peut être utile. Pas encore essayé en navigation.
  Le 17e affiche les gribs. Bien si l’on dispose d’une maille fine, car pour faire du côtier, une information tous les 50 kilomètres, est insuffisant.

L’auteur du logiciel a voulu une ergonomie simple et on peut le féliciter. J’ai testé des logiciels de navigation tellement chargés d’icones et de bouton qu’ils en devenaient incompréhensibles. Seulement voilà, certaines fonctions d’édition sont nécessaires. Elles se trouvent sur le menu déroulant du clic-droit de la souris :


Cette liste de fonctions peut s’allonger si l’on sélectionne une route :


Sous Mac, je tenterais le clic du bouton de souris combiné à la touche «OPTION » pour accéder à ces fonctions. Si quelqu’un à un retour…

Vous possédez la cartographie compatible avec le logiciel, il suffit de l’installer là où il faut. Pour m’y retrouver, j’ai créée un dossier « bsb » dans le répertoire d’installation. J’y mets toutes les cartes qui répondront à ce format-là.
Sélectionner le dossier sans l’ouvrir, et cliquer sur le bouton « Ajouter la sélection ». Vous n’aurez pas à y revenir sous peine de mettre le souc.

J’ai préparé la route La Rochelle – Bordeaux. J’ai ensuite édité un livre de navigation1 (papier), en cas de défaillance informatique (je n’ai pas encore assez de recul sur la fiabilité informatique à mon bord). Ce feuillet reprend certaines zones de passage :

• le pertuis d’Antioche et sortie à Chassiron

• de Chassiron à la latitude de La Cotinière

• de La Cotinière à la latitude de Maumusson

• de Maumusson à la bouée n°2

• du chenal de la Gironde jusqu’à la pointe de Graves

• etc

J’ai tracé 3 routes avec l'outil "Routes" :
La Rochelle – Port Médoc
Port Médoc – Pauillac
Pauillac – Bordeaux



J'ai renommé les Waypoints (par défaut il les numérote).
C'est toujours la même manipulation : sélectionner le point, clic-droit

Le gestionnaire des routes donne les temps et les distances estimés entre chaques waypoints et sur la totalité du trajet. On dispose alors d’une vue globale de la navigation et de sa durée. J’ai joint ces informations à mon livret de navigation.


Afin de ne pas surcharger la carte de routes préparée pour d’autres navigations, on peut les cacher en cliquant l’œil dans la colonne de gauche.

En sélectionnant une route, on accède à ses détails :


J’ai imprimé ce tableau, car cela me donnait de bons repères pour mon estime. C’est pas obligé.

Pour se rendre compte du déplacement du bateau et des corrections de barre à apporter, il est nécessaire d’activer la route que l’on va suivre (clic-droit/activer la route). Il apparait alors sur le coté, un tableau de bord succinct dont la traduction des fonctionnalités ne regarde que son auteur, mais qui renseigne sur le Cap vrai, la route fond, la vitesse fond, etc..., sur le segment de route (entre 2 waypoints).

En plus de cette organisation, je souhaitais pouvoir suivre ma route sur un gps portable. Il est équipé de la cartographie, dont je me suis en partie basé, pour faire les cartes utilisées dans OpenCPN. Cela me donnait la possibilité de vérifier l’exactitude de l’atelier de cartographie d’une part, et de palier à l’extinction éventuelle de l’ordinateur d’autre part.

J’ai fait fonctionner les 2 systèmes tout le long de la navigation. Cela me fut très utile lors du passage de certaines bouées éteintes (pannes) : elles ne sont ni gonflables, ni légères et en nombre (72 si on compte les 2 premières de l’atterrissage du chenal). Eteintes, elles représentent un danger de collision à 8 nœuds…(j'en ai cherché 3. Une seule avait un avurnav).

Le logiciel peut exporter ses routes (et les waypoints qui vont avec), au format .gpx
Ce format à l’avantage d’être à peu près universel. Je m’explique : il est traduisible sans bafouille, pour d’autres supports propriétaires. En gros, on peut transférer routes et waypoints sur le gps autonome du bord. L’utilitaire GpsBabel (PC, Mac, Minux) est requis.
Attention : les gps propriétaires (Furuno, Raymarine, Garmin, Magellan), n’apprécient pas les accentuations. Il est impératif de nommer ses routes et ses waypoints sans caractères accentués ni spéciaux: pas de « oe, ae, … »... Personnellement ça m’énerve, mais c’est ainsi. J’ai toujours préféré maçonnerie à maconnerie.

http://www.gpsbabel.org/

SUPER





il me manquait principalement l'usage du clic droit (faut dire que je n'ai pas encore téléchargé le didacticiel )

Batelier a écrit:
il me manquait principalement l'usage du clic droit (faut dire que je n'ai pas encore téléchargé le didacticiel )

Merci Batelier.
je n'ai pas détaillé tout le logiciel. Il y a dans la partie préférence des fonctionnalités et des réglages d'affichage, qui ont leur importance sur un ecran réduit (10 pouces). N'hésites pas à sonner.

Bravo Eliot

Super tutoriel

Eliot a écrit: Il y a dans la partie préférence des fonctionnalités et des réglages d'affichage, qui ont leur importance sur un ecran réduit (10 pouces). N'hésites pas à sonner.

c'est un 13'

Batelier a écrit:

Eliot a écrit: Il y a dans la partie préférence des fonctionnalités et des réglages d'affichage, qui ont leur importance sur un ecran réduit (10 pouces). N'hésites pas à sonner.

c'est un 13'

Bon, tout ça me donne envie d'essayer, Merci !

PS : Vincent, si avec tout ça t'y arrives pas , t'es vraiment...

Ré si dive a écrit:

PS : Vincent, si avec tout ça t'y arrives pas , t'es vraiment...

manque plus que l'antenne GPS/USB mais c'est pour ma fête (bientot )

Batelier a écrit:

manque plus que l'antenne GPS/USB mais c'est pour ma fête (bientot )

j' espère que ce n'est pas à la saint Vincent Romano

http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Vincent

Batelier a écrit:
manque plus que l'antenne GPS/USB mais c'est pour ma fête (bientot )

Je vois que toutes les excuses sont bonnes !
Je peux te prêter la mienne.
Sinon pour 27 à 31 euros, tu as la même chez toi :

ici:

chomtranquil a écrit:

j' espère que ce n'est pas à la saint Vincent Romano

http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Vincent

non non, la St Vincent d'embrun le 22 janvier

on est pas sur un forum de bateau pour rien

en plus, c'est le patron des vignerons

Je viens de découvrir que geoportail.fr proposait des couches "littoral" et notamment la carte du littoral qui est un assemblage des cartes SHOM et IGN ; le top !

Ne reste plus qu'à trouver le logiciel capable de capturer cette cartographie...

la plus part du temps, je navigue sans même déplier ma carte

mais je pense que la cartographie sur ecran est à la navigation ce que le Bdbdm est au bar de la marine
ça ouvre de nouveaux horizons mais c'est mieux de pouvoir boire un coup avec ses potes de bordée

mais l'un n'empeche pas l'autre et lycée de versaille

Guy, au contraire de ton raisonnement, je dirait que l'outil informatique permet de lever le doute (fréquent chez moi) rapidement et être ainsi disponible pour le reste (manoeuvres, vie à bord, contemplation, etc..) au lieu revenir à la table à carte toutes les cinq minutes pour vérifier.

Cela m'a aussi permis des approches que je n'aurai pas tentées sans.

pour avoir navigué à l'ancienne ( peu ou prou le sens marin !!) et navigant maintenant avec la "NAI" mon choix est fait , pour la tranquillité de TOUS à bord , pour ma propre " sécurité" par le lever de doute , et comme dit Daniel pour pouvoir profiter des éléments sans avoir le nez dans les IC et la carte mal lue , bref vive le traceur c'est une des meilleurs idées de ces dernières années et je suis pas prêt de revenir en arrière ( et pourtant j'adore naviguer tous sens dehors )
pour Vincent , moi aussi de Bourg à La Rochelle sans carte , sauf par le perthuis avec le traceur une fois la première navigation réussi

ex réussi : prendre un mouillage de nuit à Sal au Cap vert en évitant de poser la pioche sur la grosse canalisation du pipe line ...
bonne journée à tous

Vous allez peut être trouver ma réponse en contradiction avec ce petit TP, mais je vais donner raison à Guy sur une partie de son propos : celui de capter l’attention du navigateur sur la position du bateau à l’écran et de son avancement, sans observer des phénomènes visibles dehors (notamment pour le courant).
Mais je pense, qu’un apprentissage de cette nouvelle forme de navigation (pour moi en tous cas), permet de faire la part des choses. Et globalement, j’ai quand même l’impression que cela m’ouvre des possibilités d’aborder des navigations plus lointaines. La préparation en est facilitée, et cela ne gâche en rien mon plaisir.

Ps : en ce qui concerne le sens marin, je le compare au sens artistique : on l’a ou on ne l’a pas, peu importe l’outil.

Ré si dive a écrit:Je viens de découvrir que geoportail.fr proposait des couches "littoral" et notamment la carte du littoral qui est un assemblage des cartes SHOM et IGN ; le top !

Ne reste plus qu'à trouver le logiciel capable de capturer cette cartographie...

Cette cartographie a le mérite d'être à jour. L'assemblage est très simple, la projection étant parfaite. Reste le problème de droits. Le shom a basé le commerce de sa cartographie vers les cartes vectorielles codées S63 et distribuées par un réseau exclusif et non admises par OpenCPN qui est open-source. Il a laissé cette cartographie limitée (échelle et littoral) au tout venant (parce qu'il n'est pas idiot sur l'usage que l'on peut en faire).

Eliot a écrit:
Cette cartographie a le mérite d'être à jour. L'assemblage est très simple, la projection étant parfaite. Reste le problème de droits. Le shom a basé le commerce de sa cartographie vers les cartes vectorielles codées S63 et distribuées par un réseau exclusif et non admises par OpenCPN qui est open-source. Il a laissé cette cartographie limitée (échelle et littoral) au tout venant (parce qu'il n'est pas idiot sur l'usage que l'on peut en faire).

Ce serait intéressant d'avoir la possibilité de récupérer cette cartographie autrement que par de simples captures d'écran qui induisent un morcellement énorme et des difficultés de remise à l'échelle.
De plus, contrairement à Google Earth la cartographie colle exactement aux photos aériennes.

guy a écrit:
je me permets juste d'apporter mon avis sur la NAI (Navigation Assistée par Informatique), celui qu'on ne me demande d'ailleurs pas, et qui va aller... à contre-courant (et quand on connaît celui qu'il y a en Gironde... !). Je tiens à préciser tout de suite que c'est en dehors de tout esprit de polémique.

Le principal reproche que je fais à ces systèmes (non à celui-ci en particulier précisément), c'est qu'il coupe le navigateur d'une certaine forme de réalité, et qu'il le prive (souvent) d'une partie du plaisir, qui est celui de se retrouver au plus près des éléments, et de savoir par des moyens naturels composer avec eux.

Cela met un écran (c'est le cas de le dire) entre la nature et lui.

Car qu'on le veuille ou non, une fois équipé ainsi, on se prend à suivre la trace de son bateau sur l'ordi, à jouer avec les combinaisons possibles, les différents paramètres, les distances entre way-points, les heures d'arrivée, etc... Bref : on a tendance à avoir l'oeil rivé sur l'ordinateur au lieu d'admirer la mer, le ciel, les nuages, les oiseaux qui passent et le spectacle du rivage.

On peut sincèrement se demander si la NAI fait preuve d'un réel progrès (indépendemment de la technologie), et si, pour certain, ce mode de navigation ne risque pas de devenir indispensable alors qu'il est en fait superflu. (sans cela on aurait dû tous périr en mer avant ! )

Naviguer par écran interposé, c'est risquer de voir s'étioler des facultés qui contribuaient à développer ce qu'on appelle le sens marin. Ca a toujours été mon opinion.

Je conçois parfaitement qu'on ne la partage pas...

Je ne connaissais pas la NAI, une manière bien anglo-saxonne de nommer les choses avec ces acronymes. Je n'aime pas, mais reconnais que c'est très pratique et beaucoup moins fastidieux que d'avoir chaque fois à écrire de longues locutions. Ceci est un avis qu'on ne me demandait pas,....

Pour revenir à la remarque citée, je pense que le défaut majeur de ces cartographies électroniques et leur utilisation vient de la taille des écrans. Même les plus grands, sont si petit qu'ils ne permettent pas d'avoir à la fois une vision globale et une vue de détail comme le permet une carte papier de 1m2. Plus que l'écran lui même c'est je pense sa taille qui coupe le navigateur de la réalité. Sans parler de ces logiciels qui fonctionnent par couche, c'est à dire qu'on rajoute des couches d'informations sur la carte lors du zoom.

Il y a 18 mois, j'utilisais pour la première fois une telle cartographie pour une traversée du golfe vers l'Espagne, c'était celle de l'Iphone. J'ai trouvé cela parfait, ne pouvant être un système de navigation principal, pour doubler la carte papier ou conforter une estimation.
Cet été je découvrais la navigation à l'aide d'un GPS lecteur de carte avec un écran de 10 X 15 cm (max) je pense. Prévoir une navigation n'est pas simple, car l'appareil est lent, il faut passer son temps à manipuler le zoom et le curseur....vraiment pénible. Mes cartes papiers ou même l'Iphone était bien plus pratique.

Par contre, après une étude du livre de bord (que je vous conseille cette année en particulier à cause de la couverture.... ), c'est un outil qui s'avère très pratique, permettant au contraire de ce qui est dit plus haut de libérer. C'est ainsi que je me faisais bien plaisir à barrer jusqu'au moment de l'affalage juste devant les ports ou mouillages. Je me souviens par exemple, une arrivée plaisir de nuit à Perros enter 12 et 15 Kts sur une mer plate, jubilation totale à la barre, et le défilement du bateau sur l'écran me permettant d'en profiter en totale décontraction, une simple surveillance, avec zoom in et zoom out, suffisant.
Je me souviens il y a fort longtemps, jeune, seul, téméraire et heureux, en Arpège, m'être laissé volontairement "enfermé" dans le Four à la nuit tombante avec le vent, et le brouillard s'installant doucement.....un peu inconscient sans doute, j'avais alors passé une nuit magique, inoubliable. Aujourd'hui, un lecteur de carte dans cette situation me permettrait de vivre un moment identique avec un plaisir équivalent, et sans stress. (à croire qu'avec l'âge on se mette à tenir à la vie, ou à ses objets, quel paradoxe!)

est une abréviation crée de toute pièce hier... par mes soins ! Il va falloir que je demande à en déposer le nom...

A son sujet, j'ai le souvenir d'un ancien copain, connu voici quelques années, dont le métier consistait à naviguer ... dans les airs, entouré d'une batterie d'instruments, de boutons, et de cadrans tous plus complexes les uns que les autres.

Lorsqu'il prenait la mer, il ne possédait même pas un simple GPS à bord ! Ce qui ne l'empêchait nullement de naviguer fort proprement.