Cap au Sud (5) : Agen – Moissac – Grisolles

C’est net. Ça change tout. Enfin.
Si j’ai pu rencontrer pas mal de problèmes de mouillage sur la portion Castets-Agen, là je suis dans un autre monde. Un monde fait de biefs paradisiaques, bordés de chênes ou de platanes, où le chemin de halage ne ressemble pas à un roncier continu. M’entendre dire que mon bateau cale 1,60m (au lieu de 1,50m), ne relève pas uniquement de la mauvaise foi (« j’ai vérifié sur le site internet!.. » m'a affirmé l’interlocuteur Lotetgaronnais...). Il met à jour les disfonctionnements majeurs et le manque de contrôle des travaux nécessaire sur cette portion.
Basta, ils ne me reverrons pas. Un peu plus loin, je croise des plaisanciers sur une vedette hollandaise qui ont les même griefs...

Bienvenue dans le Tarn-et-Garonne donc, où je trouve enfin le plaisir recherché : la navigation sur le canal en automne. Car c’est magnifique.
Certes, il faudra passer à coté de la centrale de Golfech. Et si en voiture on voit bien les 2 cheminées depuis l’autoroute, sur le canal on les voit également mais beaucoup plus longtemps, la vitesse étant toujours limitée à 8km/h. Elles crachent un cumulo-nimbus visible à plusieurs dizaines de kilomètres avant, et après, puisqu’à Moissac, le nuage occulte encore partiellement les rayons du soleil.

Moissac
assez étonnante, l’arrivée se fait dans le canal, muré de briquettes rouges, sur toute la première partie. Ensuite, un pont tournant libère l’accès au port. Celui-ci est tenu par un couple d’anglais, très commerçant. Installé devant un patrouilleur danois, la soirée est archi confortable (eau, électricité, carburant), et raisonnable (4 euros).
La sortie de Moissac, splendide (comme sur la photo de Canal31).


Le lendemain la ballade continue, le pont canal :


Montech
puis voici la pente d’eau, et cette machinerie incroyable, fruit des amours contre-nature entre une rame de métro et une moissonneuse batteuse.
Un truc bizarre, qui ne fonctionne plus pour des raisons, euh, de fonctionnement...
Je joins une photo de l’engin, trouvé sur wikipedia (Photo personnelle Bertrand Bouret).


Quand elle marchait :


La suite nous conduira dans un très long bief jusqu'à Grisolles, dernière étape de ce week-end ralongé exprès pour faire avancer (ils sont forts ces Tarnégaronnais).

Grisolles, sa gare en direction de Montauban :

Eliot, tu vas finir par me faire regretter de ne pas avoir acheté une (petite) péniche !

merci

p'titlouis2 a écrit:Eliot, tu vas finir par me faire regretter de ne pas avoir acheté une (petite) péniche !

oui, ça donne envie. Dans le Tarn-et-Garonne.
Parce qu'avant, c’est un peu le serpent qui se mord la queue. Comme la portion Castets-Agen est abandonnée, plus personne n’y passe ou ne veut y passer, donc comme personne n’y passe VNF l'abandonne un peu plus. A Buzet, les pénichettes s’en vont sur la Baïse et non sur le canal. Mais comme ce cour d’eau est de plus en plus difficile (pas entretenu non plus), les loueurs et les acteurs locaux commencent à faire la gueule. Ça va se finir en bataille administrative cette histoire.
Et si le Lot-et-Garonne perd ses touristes et ses anglais (qui font vivre ces coins-là malgré tout), il ne va pas rester grand-chose de ce département.
Il y aurait tellement à gagner en recréant une «voie » maritime commerciale entre Bordeaux et Toulouse. Le pire, c’est que les infrastructures sont là, au bord, que les quais de chargement existent. Bien sûr, c’est un investissement, mais qui va être nécessaire et obligatoire dans quelques années. A Castets, un batelier y croit avec son chantier et son Lux transporteur. Il n’attend qu’une chose : que VNF réactive la pente d’eau. C’est en bonne voie (d’eau). Il faut y croire.

belles tofs ! on vat finir par naviguer sur le canal en hydroglisseur?