"N'ayez pas peur"

Il y a un comportement qui me frappe ces temsp-ci sur les forums de tout type.
C'est cette propension à la dénonciation à tout va.
Où l'anecdotique prends trop souvent le pas sur le fondamental.
"Un temps a fait ceci, lui a fait cela,
mon dieu dans quel monde vit-on"
pourrais je faire dire pour résumer.

Tout cela est gouverné par la peur.
Et ce principe de précaution poussé dans ces retranchements
qui voudrait que le monde soit parfait.
On sait bien où tout cela peut mener.

je crains qu'effectivement la preuve par l'anecdotique soit très en vogue depuis quelques temps...
L'anecdotique ne devrais jamais pousser à la nécessiter d'agir...et pourtant.

Lorenzo a écrit:
l'anecdotique prends trop souvent le pas sur le fondamental.

Ca fait des siècles que ça se pratique dans les bistrots. Ou le soir dans les foyers à l'heure de la soupe familiale.
Rien de bien neuf, donc.

Par contre il y a quelques forums qui sont mal en point par manque de participation en ce moment.
Deux que je fréquentais de temps à autres pour ce qui me concerne (dans le domaine musical et un autre dédié aux collectifs d'artistes contemporains).
Et la période des vacances n'y est pour rien si on regarde les participations de 2009 à cette période. (je ne parle ni d'ici, ni d'en face).
Après l'euphorie du début des années 2000, le soufflet retombe.
A part ceux consacrés aux domaines techniques ou au consumérisme (le pognon !) où chacun y trouve un avantage matériel,
le "communautarisme" bat de l'aile.

Il n’y a pas de place pour un monde héroïque.
Les forums ne forment pas un monde infini et habile, mais un univers opaque et foisonnant, plein de chausse-trappes,
de coulisses, de bas-côtés, de lignes de fuite, de monstres aussi, et de spectres plus ou moins arrangeants.
Un territoire infini d’intersections où l’on ne se rencontre pas toujours.

En m'y baladant j'ai parfois l'impression d'être un petit play-mobil les mains accrochées au volant de sa voiture.
Un p'tit être en plastique qui aurait perdu son rêve.
Sans doute pour ça que j'y laisse de moins en moins de trace.
Et quand je le fais, j'me dis que c'est trop tard.
Comme maintenant.

... d'habitude c'est moi donc là pour une fois je suis d'humeur positive (vacances approchantes obligent), donc je réagis.
Oui, les forums ont connu un engouement spectaculaire: d'abord c'était nouveau, ensuite on a redécouvert grâce à eux le plaisir de s'exprimer (ce dont la télé nous avait quelque peu privés), voire de partager.
Sauf que: s'exprimer c'est une chose, être entendu en est une autre. Internet est pour moi une caverne où on ne s'entend plus tant nos propos se perdent dans le brouhaha fait par chacun. Reste donc à réapprendre à écouter, après avoir réappris à parler (et même à écrire).
Voire apprendre tout court à écouter, parce que je ne suis pas sûr qu'on y soit jamais arrivés, en tout cas pas nombreux sont ceux qui ont cette aptitude.
Et puis, tout simplement, à se poser la question suivante: maintenant que nous avons vaguement réappris à communiquer ensemble, qu'est-ce qu'on fait de ce merveilleux outil: on continue à bavarder sur le temps qui passe (pourquoi pas), on dit du mal des voisins, ou on en profite pour envisager à plusieurs des projets qu'on n'oserait envisager seuls ?
Pour moi le principal intérêt de ce forum, outre qu'on y trouve (parfois) plus d'énergie positive qu'à mon boulot, voire dans ma propre maison, c'est qu'on peut y parler de ses projets et de ses rêves, et qu'on y trouve toujours quelqu'un pour vous encourager.
Forza, donc, vive ce bistrot.
Mais qu'il ne nous masque pas la triste réalité: si on se bouge pas le cul de notre pc, nos rêves resteront des rêves et nos projets des échecs.
Alors au boulot, tas de feignasses, faut aller voir ailleurs si on y est avant d'être morts.

Dans le bistrot et la petite famille, tout se passe en comité restreint.
Dans une certaine intimité.

Ici, les craintes s'affichent sur la toile mondiale comme si son petit nombril devenait le centre du monde.
Peut être faut il considérer alors la toile comme le plus grand divan du monde…