Cap au Sud (3) Les Bernès-Buzet

On repart
Après avoir allégé le bateau de tout poids superflu –en dehors des bouteilles apéritives, c’est avec une certaine appréhension que le convoi reprend sa route. Je rase sur la rive opposée au reflux de l’écluse. Ça touchotte mais ça passe. Je m’attend bien sûr à la même en couleur à la prochaine écluse montante. Ça ne rate pas. Poum. Je vais devoir faire avec, mais jusqu’où ? Je vais au ralenti afin d’éviter la chauffe. Un couple de jeunes centenaires à pied nous double. Suivi d’une grand-mère en fauteuil roulant et son pousseur. S’en est trop. Je décide de court-circuiter l’aspiration d’eau, en repiquant sur l’évacuation de l’évier, qui s’évacue désormais dans la cale moteur. Je l’ai donc condamné.

Admirez le montage


La suite
Nous arrivons en fin de journée au Mas d’Agenais. L’écluse automatique juste derrière le pont est hors service depuis ¼ d’heure. Ce n’est pas ce soir que je vais déboucher ma vanne.


La halte (derrière l’écluse donc) est tenue par un opérateur de location de pénichettes, et celui-ci m’avait gracieusement invité à m’installer à son quai pour la nuit. Dommage, mais merci à lui (à elle précisément).
Le Mas d’agenais, sa halle, son lavoir, sa boulangerie et son boucher en congé.
Une pompe à gasoil, mais ouverte seulement en semaine. Super.
L’architecture a changé. La pierre a laissé place aux briquettes plates.

On poursuit, il fait un temps de rêve. Arrive un bief à découvert. J’ai compris que ce n’était pas bon signe à la n°49 et 48. Logique, l’absence d’arbres laisse passer la lumière et favorise la montée en température de l’eau. Résultat : des algues en forme de mains coralliennes en pagaille… partout. On touche on coince, on force, on passe.
Je transpire.

Villeton. Impossible d’accoster, malgré des installations digne du port de Bourg de la Rochelle.
Merdoum. On continue jusqu’à l’écluse de la Gaule, non sans avoir creusé le chenal sur une bonne longueur.

Halte silencieuse près d’un restaurant qui embaume le bief d’un fumet de cèpes, d’ail et de persil.
Arrêté au petit ponton d’attente d’éclusage (là où est la vedette)
Je savoure ma knack et sa moutarde oxydée.

(photo A. Chopin sur Panomio)

C’est reparti, dans un long bief sans écluse, très ombragé, vers Damazan. Arrive le port ; c’est plein comme un œuf dur, pas une place, même petite…
Bon, la suite, c'est-à-dire Buzet.
Encore un bief de 3km… complètement abandonné à la végétation. Je ne vois plus le chemin de halage, masqué par des ronciers énormes. Là, je flippe un peu. Si je coince ici, personne ne pourra me tirer, depuis la rive… Je regarde le gps faire son compte à rebours kilométrique. Il ne m’a jamais semblé aussi lent… Finalement, j’arrive, le canal s’élargi, mais là aussi c’est plein, non, là à coté d’une vedette hollandaise, une place, je demande si je peux m’y mettre, la propriétaire britannique me dit que bien sûr, c’est libre. Je vais arrêter ici pour ce week-end.
Heureusement qu’il faisait beau.

La Halte nautique (enfin) accessible celle-là...

(Photo Brigitte)

en plus si Brigitte est la ! que du bonheur !

hautbanc a écrit:
en plus si Brigitte est la ! que du bonheur !

de laquelle veux-tu parler La Haie ? Ou Barjo ?

Brigitte-Brigitte, je préfère.

chomtranquil a écrit:

hautbanc a écrit:
en plus si Brigitte est la ! que du bonheur !

de laquelle veux-tu parler La Haie ? Ou Barjo ?

non celle qui a fait les photos !

très jolies photos

+1 et beau récit, tu n'arriverai pas a souffler de l'air dans ton arrivée d'eau ?

Dommage que tu doives maintenir ton bateau lège, le Buzet c'est bon aussi...

Ré si dive a écrit:Dommage que tu doives maintenir ton bateau lège, le Buzet c'est bon aussi...

bah
s'il ne peut profiter des crus du SO, (Buzet, Fronton...;)passé le seuil de Naurouze, il pourra charger moult vendanges du Languedoc (Cabardès, Malepère, Minervois, Corbière, St Chinian, et pour finir sur une note douce, Frontignan)

Batelier a écrit:

Ré si dive a écrit:Dommage que tu doives maintenir ton bateau lège, le Buzet c'est bon aussi...

bah
s'il ne peut profiter des crus du SO, (Buzet, Fronton...;)passé le seuil de Naurouze, il pourra charger moult vendanges du Languedoc (Cabardès, Malepère, Minervois, Corbière, St Chinian, et pour finir sur une note douce, Frontignan)

Et en prenant le canal de La Robine, il passerait à Narbonne et pourrait acheter du vin de La Clape ; notamment un excellent rosé.

Batelier a écrit:

Ré si dive a écrit:Dommage que tu doives maintenir ton bateau lège, le Buzet c'est bon aussi...

bah
s'il ne peut profiter des crus du SO, (Buzet, Fronton...;)passé le seuil de Naurouze, il pourra charger moult vendanges du Languedoc (Cabardès, Malepère, Minervois, Corbière, St Chinian, et pour finir sur une note douce, Frontignan)

fait gaffe aux crues !

Ré si dive a écrit:Et en prenant le canal de La Robine, il passerait à Narbonne et pourrait acheter du vin de La Clape ; notamment un excellent rosé.

là, j'ai intérêt de le faire à pied...

Tiens çà me rappelle un rouge que j'aimais bien de la Clape " Le Pech Redon" si je ne m'abuse....çà doit faire 20 ans que je n'en ai pas bu .....

c est du fitou ?

A côté......

homérique et palpitant Eliot ; pourquoi donc vouloir traverser des océans pour vivre des aventures captivantes ?

les zones pas ombragées : les platanes malades qui ont été coupés ?

La photo de Chopin est magnifique, du Monet, en plus net bien sûr.

hautbanc a écrit:c est du fitou ?

Le massif de La Clape , c'est entre Narbonne, Gruissan et Narbonne-Plage.
http://www.clape.net/

hautbanc a écrit:c est du fitou ?

non, bizarrement, bien que situé entre Narbonne et la mer, le massif de La Clape est en appellation coteau du Languedoc

moi, j'aime bien le Capitoul

Macno a écrit:Le Pech Redon.....

avec un nom pareil, ce doit être du cidre.

Mais que non......Redon est surtout réputée pour sa chataigne.........

et son dindon !

Comment çà dindon ! moi je connais le nouveau né d'Redon aussi léger qu'une plume....

p'titlouis2 a écrit:les zones pas ombragées : les platanes malades qui ont été coupés ?

certainement. L'abattage des 12 000 arbres prévus ou en cours sur le canal du midi vont faire des dégats collatéraux.

il est probable que leurs racines tiennent en partie la berge ? vont ils replanter une espèce plus résistante a ces maladies ?

motus a écrit: vont ils replanter une espèce plus résistante a ces maladies ?

C'est prévu mais je ne sais plus où je l'ai lu

ils vont replanter des cabines a peage !

chomtranquil et Motus a écrit:vont ils replanter une espèce plus résistante a ces maladies ?

Oui, je crois que c’est une sorte de frêne. Mais il y a pas mal de problèmes à l’abattage. Le maintien des digues, la consolidation des rives, l’évacuation des arbres (pas facile de débarder à certains endroits).
S’ajoute la prolifération d’algues et l’évaporation accélérée des zones sans ombrages (c’est quand même la première fonction des plantations de platanes).
Rien ne garantit que la nouvelle essence ne sera jamais attaquée par un parasite.
42000 arbres sont programmés d’abattage sur 10 à 20 ans (4000 cette année).

En fait ce qui va être planté c'est des "Platanor® Vallis clausa", une variété de platane résistante au chancre coloré. C'est un platane issu de croisement entre des platanes américains et des platanes d'Orient aboutissement d'études de l'iNRA

La maladie est dû à un champignon, Ceratocystis platani, qui a été introduit accidentellement en France au moment du débarquement de 1944, sans doute dans des caisses de munitions.

Philippe

c est bien ce que j'disais , ils auraient du rester chez eux les americains , ils nous ont debarrassé d un chancre nazillus pourriturius et nous ont refilé un ceratocytis !

ca va faire du bois de chauffe !!