Cap au Sud (7 et fin) : Toulouse/Martigues

« t’es sûr que tu veux passer par le canal? ». Telle était la question. Celle de Thais, celle de Très Cher Ami Gadloo…
20 ans d’abandon des voies fluviales, 20 ans de tournois de babyfoot arrosés au jaune ou au cassoulet, 20 ans de pêche au gardons.
Les usagers ? Quels usagers ? Des pauvres tordus qui s’imaginent découvrir un patrimoine extraordinaire de 3 siècles et demi, saccagé par une institution dont on souhaite qu’elle disparaisse tant elle dessert tout le monde. Ça va arriver.

Donc dernier bief, 1km, dans Toulouse, avec une cote à -20cm, et évidement, touches à foison, échouage sous le pont des pommes, etc. L’aide providentielle d’un batelier qui m’a vu dans cette fâcheuse position m’a quand même rassuré sur la solidarité maritimo-fluviale, qui, si elle n’est pas systématique, existe quand même.
Merci à lui.

Cap au grutage donc, dans le froid sibérien du vent d’autan, -4° ressentis au niveau des oreilles, du nez et d’ailleurs.


Opération sous la neige, le pont ressemble à la piste de bobsleigh d’Albertville. Le camion est là, il a roulé depuis très tôt ce matin, coincé à Port Leucate la veille. Il apparait dans un nuage de neige au bout de la route. Mais jusqu’où va-t-il pouvoir rouler ?

C’est parti pour 400km, sous la neige. Ça colle, mais on roule. Passé Carcassonne, le soleil inonde les Corbières. Et fond la neige. On en retrouvera plus tard, à Montpellier puis à Martigues.


15h30, nous voilà à Port Maritima. Je suis la seule manutention de la journée. Il fait beau, pas trop de vent. Tous les gars viennent me donner un coup de main, le bateau retrouve l’eau salée, le matage dans la foulée. Ils ont été super efficaces, rapides. Ils connaissent les manœuvres d’un voilier, cela fait plaisir.

La goupille du pataras décide de retrouver la liberté des fonds marins. La drisse de GV fera l’affaire. A 16h, tout est ok, le capitaine du port m’accompagne jusqu’au port de Ferrière, en centre ville. On cause, il me donne 2-3 conseils sur la navigation, le chenal, les fonds, les mouillages, les places de port. Arrivés, un adjoint nous attend et nous ramène à la base. Je leur sert 4* luxe pour le boulot et l’accueil.

Amarrage, le même jour. On a changé de monde...


La suite ? Sur place, le 1er mars.

Recommandations et pensées:
à Christophe le capitaine du port Sud de Ramonville, pour son esprit associatif et sa bienveillance,
à Christelle des transports Capelle qui s’est démenée pour ma pomme, mercredi et jeudi dernier (sous la neige)
à la capitainerie de Port Maritima,
à René et Christine de l’Orée, actuellement à sec à Port Saint-Louis, par -10°.

Eliot a écrit: Des pauvres tordus qui s’imaginent découvrir un patrimoine extraordinaire de 3 siècles et demi, saccagé par une institution dont on souhaite qu’elle disparaisse tant elle dessert tout le monde. Ça va arriver.

Ce n'est pas l'institution le problème.
Mais le budget alloué par l'état.

Depuis déjà une bonne dizaine d'années il est réduit à ce qui est strictement suffisant pour entretenir et garantir un tirant d'eau minimum pour le traffic commercial
Le reste on s'en tape.

On finira un jour par oublier que ce pays a un passé.

si je comprend bien même sur un canal tu as des problèmes avec la navigation.
Tu devrais pouvoir trouver un bon centre de formation sur la Med

Impressionnantes ces photos.
On peut avoir le prix par poste (grue, transport, kilométrage) ?

Le budget global est de 2000 euros (grue Toulouse, transport, travelLift Martigues, matage, carburant voiture, péages, carte magnétique port, taxe de grutage Toulouse, axe de pataras, café, ships, et yop fraise).

c'est le yop fraise qui est le plus dur !

motus a écrit:c'est le yop fraise qui est le plus dur !

je pensais pas qu'il était aussi cher en plus d'être dur

bon ben le bato est arrivé à bon port ; fin d'une aventure ; merci pour le reportage avé les fotos en couleur Eliot.

en ce moment, tout est dur dans le bateau.... tout est gelé....

Il est vrai que j’ai connu des nuits plus douces. -2° dans le bateau à Toulouse, 5° à Martigues, c’est peu… Le moteur, que j’avais fait tourner la veille, et dont j’avais fait la vidange, à eu du mal à partir. Le chargement des batteries était optimal, heureusement….
Depuis, je crois que la t° a de nouveau chuté là-bas. J'espère un redoux pour mon arrivée, car sinon, ça va être rock&roll...