Le charter russe
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Le charter russe
LE CHARTER RUSSE
j'avais eu un charter à faire, sur la Costa del Sol où j'habitais alors.
Le « Tamaragua » était un fifty hollandais. Ketch d'une quinzaine de mètres, de robuste construction en acier, doté d'une timonerie de paquebot.
La mission consistait à accueillir au port de Sotogrande – dernière marina espagnole en allant vers Gibraltar – une troupe de touristes russes (nomenklatura, ou mafia ?) amenés par une demi-douzaines de taxi de Marbella, et de les emmener par la mer à Gibraltar, afin qu'ils visitent la ville et fassent quelques emplettes.
Pépé Sanchez, mon ancien directeur commercial, nous avait bien recommandé (à ma femme et moi-même) de « soigner » les clients. Ceux-ci payaient la journée de location du bateau 150 000 pesetas (soit près de 1 000 euros).
Nous sommes alors « faire les vivres », sous forme de vodka, gin, rhum ou autres whiskys, selon instructions.[/font]
[font=Comic Sans Ms]A 10 h les taxis arrivent. Les russes embarquent.
C'est un petit trajet d'environ trois heures, qui se passe par calme plat. Le gros diesel ronronne, les russkofs éclusent sec, bien qu'on soit en matinée..
Arrivée au ponton de la douane de Gibraltar, à côté de la piste de l'aéroport.
Contrôle de tous les passeports, et verdict :
Vous pouvez débarquer, ainsi que madame, me dit le douanier. Les autres doivent rester à bord : ils n'ont pas de visas !
Je parlemente, j'argumente, mais rien à faire : les russes ne peuvent mettre pied à terre.
Il faut absolument trouver une solution, et improviser : au prix de la journée, il est impératif de les occuper.
Me vient alors une idée :
puisque vous vouliez faire des emplettes dans Main Street, je vous propose une alternative, avec une belle balade en mer : allons à Ceuta !
Un russe déjà un peu chaud me demande :
c'est où, Ceuta ?
En face, en Afrique !
Son regard s'illumine : « Africa ! Da, da... »
Et nous voilà repartis vers l'autre continent.
Mais comme bien souvent, dans le Détroit, se lève dans l'après-midi la brise d'Est, fraîche, et mer moutonneuse.
Le « Tamaragua » roule bord sur bord, malgré la grand-voile que j'ai bordée plat.
C'est alors que ça se gâte quelque peu.. Soûlés des libations du matin, et achevés par le mal de mer, mes russes arrosent copieusement le pont, mais surtout l'intérieur où ils se sont réfugiés à cause des embruns. Allongés à rendre leurs tripes, ils bouchent aussi les toilettes.
Le plus valide vient vers la barre, et me demande s'il y a moyen de revenir en avion, ou de louer un hélicoptère à l'arrivée !!
Je lui indique la solution du ferry régulier, qui fait ses aller-retours entre Ceuta et Algéciras, de l'autre côté de la rade de Gibraltar, en Espagne.
A peine tournées les amarres, eux tournent les talons en titubant et fonçent vers la gare maritime !
J'ai ramené le « Tamaragua » à Sotogrande , un sérieux travail de nettoyage et de débouchage nous attendant à l'arrivée.
Quand les taxis sont venus rechercher leurs clients, je n'ai pu que leur dire qu'ils étaient dans la nature. Mais où ? Eux-mêmes ne le savaient sans doute pas !
j'avais eu un charter à faire, sur la Costa del Sol où j'habitais alors.
Le « Tamaragua » était un fifty hollandais. Ketch d'une quinzaine de mètres, de robuste construction en acier, doté d'une timonerie de paquebot.
La mission consistait à accueillir au port de Sotogrande – dernière marina espagnole en allant vers Gibraltar – une troupe de touristes russes (nomenklatura, ou mafia ?) amenés par une demi-douzaines de taxi de Marbella, et de les emmener par la mer à Gibraltar, afin qu'ils visitent la ville et fassent quelques emplettes.
Pépé Sanchez, mon ancien directeur commercial, nous avait bien recommandé (à ma femme et moi-même) de « soigner » les clients. Ceux-ci payaient la journée de location du bateau 150 000 pesetas (soit près de 1 000 euros).
Nous sommes alors « faire les vivres », sous forme de vodka, gin, rhum ou autres whiskys, selon instructions.[/font]
[font=Comic Sans Ms]A 10 h les taxis arrivent. Les russes embarquent.
C'est un petit trajet d'environ trois heures, qui se passe par calme plat. Le gros diesel ronronne, les russkofs éclusent sec, bien qu'on soit en matinée..
Arrivée au ponton de la douane de Gibraltar, à côté de la piste de l'aéroport.
Contrôle de tous les passeports, et verdict :
Vous pouvez débarquer, ainsi que madame, me dit le douanier. Les autres doivent rester à bord : ils n'ont pas de visas !
Je parlemente, j'argumente, mais rien à faire : les russes ne peuvent mettre pied à terre.
Il faut absolument trouver une solution, et improviser : au prix de la journée, il est impératif de les occuper.
Me vient alors une idée :
puisque vous vouliez faire des emplettes dans Main Street, je vous propose une alternative, avec une belle balade en mer : allons à Ceuta !
Un russe déjà un peu chaud me demande :
c'est où, Ceuta ?
En face, en Afrique !
Son regard s'illumine : « Africa ! Da, da... »
Et nous voilà repartis vers l'autre continent.
Mais comme bien souvent, dans le Détroit, se lève dans l'après-midi la brise d'Est, fraîche, et mer moutonneuse.
Le « Tamaragua » roule bord sur bord, malgré la grand-voile que j'ai bordée plat.
C'est alors que ça se gâte quelque peu.. Soûlés des libations du matin, et achevés par le mal de mer, mes russes arrosent copieusement le pont, mais surtout l'intérieur où ils se sont réfugiés à cause des embruns. Allongés à rendre leurs tripes, ils bouchent aussi les toilettes.
Le plus valide vient vers la barre, et me demande s'il y a moyen de revenir en avion, ou de louer un hélicoptère à l'arrivée !!
Je lui indique la solution du ferry régulier, qui fait ses aller-retours entre Ceuta et Algéciras, de l'autre côté de la rade de Gibraltar, en Espagne.
A peine tournées les amarres, eux tournent les talons en titubant et fonçent vers la gare maritime !
J'ai ramené le « Tamaragua » à Sotogrande , un sérieux travail de nettoyage et de débouchage nous attendant à l'arrivée.
Quand les taxis sont venus rechercher leurs clients, je n'ai pu que leur dire qu'ils étaient dans la nature. Mais où ? Eux-mêmes ne le savaient sans doute pas !
Re: Le charter russe
j'suis sur le cul !! passionnant ! quelle aventure !
hautbanc- Messages : 9145
Date d'inscription : 11/01/2011
Age : 76
Localisation : pffffffffffff foutu hors de chez moi !!!!!!
Marrant...
... cette histoire. 1000 euros, c'est au final pas cher pour nettoyer autant de vomi russe.
Comme quoi il faut y regarder à deux fois avant de faire de la surenchère dans la prestation.
Comme quoi il faut y regarder à deux fois avant de faire de la surenchère dans la prestation.
Culsec- Messages : 1464
Date d'inscription : 01/11/2009
Age : 59
Localisation : le pot de chambre de la Normandie
Re: Le charter russe
Culsec a écrit:... cette histoire. 1000 euros, c'est au final pas cher pour nettoyer autant de vomi russe.
Comme quoi il faut y regarder à deux fois avant de faire de la surenchère dans la prestation.
Ce n'était pas mon bateau, et ce n'est pas moi non plus qui avait fixé le prix, mais le gars qui m'avait donné le charter
Re: Le charter russe
alors la ? encore plus passionnant ! quelle vie capitaine troy !gébé a écrit:Culsec a écrit:... cette histoire. 1000 euros, c'est au final pas cher pour nettoyer autant de vomi russe.
Comme quoi il faut y regarder à deux fois avant de faire de la surenchère dans la prestation.
Ce n'était pas mon bateau, et ce n'est pas moi non plus qui avait fixé le prix, mais le gars qui m'avait donné le charter
hautbanc- Messages : 9145
Date d'inscription : 11/01/2011
Age : 76
Localisation : pffffffffffff foutu hors de chez moi !!!!!!
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